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Ameka, un nouveau réseau national de médias communautaires
21 août 2008 par Marie Visart

Un nouveau réseau national, appelé Association des médias communautaires haïtiens (Ameka), a été créé lors d’une rencontre nationale des radios communautaires, organisée les 17 et 18 juillet 2008 par la Société d’animation et de communication sociale (SAKS), au nord de Port-au-Prince, capitale d’Haïti.

Cette rencontre, a laquelle a assisté une représentante de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), a donné l’opportunité de travailler et de débattre du rôle des radios populaires dans l’accompagnement au processus démocratique, de l’amélioration de la charte commune, de la création d’un réseau national légal, mais également de la proposition d’un avant-projet de loi en vue d’intégrer pleinement ces stations dans la sphère médiatique publique. Une vingtaine de radios, membres de SAKS et d’AMARC internationale, en provenance de tout le territoire national, ont pris part à cette rencontre.

Radios communautaires et citoyenneté

Les radios communautaires ont, à l’origine, mené des actions significatives pour l’accompagnement des mouvements sociaux dans l’expression de leur citoyenneté en s’appuyant, plus particulièrement, sur les expériences réalisées au Chili et dans les autres pays d’Amérique Latine, a souligné la chilienne Pia Matta, directrice de la branche AMARC Amérique Latine Caraïbes.

Au Chili, par exemple, des émissions de radio ont été mises en place abordant des sujets, tels le travail des femmes dans des conditions esclavagistes au sein d’une entreprise coréenne, les comportements additifs, la situation préoccupante de certains jeunes scolarisés. D’autres expériences radiophoniques ont été élaborées, notamment dans un hôpital psychiatrique où une radio a été créée pour permettre aux malades de s’exprimer.

En confiant aux sans voix des outils de communication et d’expressions, il s’agissait de comprendre comment la radio communautaire peut devenir un instrument fondamental pour vivre ensemble, un instrument privilégié pour débloquer les processus sociaux, en d’autres termes un moteur pour l’économie locale et sociale.

Avant-projet de loi sur les radios communautaires

Les participantes et participants à la rencontre des 17 et 18 juillet 2008 ont examiné attentivement les 4 chapitres constituant un avant-projet de loi pour garantir la liberté d’expression à travers les radios communautaires dans le paysage radiophonique haïtien.

Sony Estéus, directeur général de SAKS informe que ce projet de loi repose sur quatorze principes qui ont été établis sur les cadres législatif et réglementaire de 26 pays, dans le cadre de la reconnaissance, la promotion de la radio et la législation communautaire, afin d’en extraire les meilleures pratiques. C’est à partir de cette base, mais aussi de l’article 28 de la Constitution de 1987, et de la Convention Interaméricaine des droits humains ratifiée par Haïti en 1977, qu’une commission provisoire a élaboré ce projet de loi qui place la radio communautaire comme troisième secteur de la radiodiffusion à côté du secteur public étatique et du secteur privé.

L’un des chapitres de l’avant-projet de loi propose la mise en place d’un Conseil Consultatif de la radiodiffusion communautaire pour servir de vis-à-vis au Conseil national des télécommunications (Conatel), organisme public régulateur du secteur des télécommunications en Haïti.

Cette démarche s’inscrit dans le prolongement du programme de législation et de droit à la communication, réalisé dans le cadre de la journée mondiale de la liberté de la presse de l’AMARC tenue en février 2008 en Colombie.

Le texte de l’avant-projet de loi a été écrit en 2007, lors de colloques d’une commission provisoire, composée, entre autres, des représentants de trois radios membres, d’un représentant de SAKS, d’un professeur des sciences humaines, d’un représentant du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) et d’un représentant du secteur paysan.

Cette rencontre nationale s’est déroulée autour de discussions et débats riches. La première journée de la rencontre des 17 et 18 juillet 2008 a été conclue avec une conférence-débat de Pia Matta sur le rôle de la femme dans la communication avec les mouvements sociaux. Ce sujet a suscité une participation pertinente de la part de l’assemblée.

La deuxième journée a été centrée essentiellement sur le contexte de création de l’AMARC, son fonctionnement général et les valeurs défendues.

Enfin, des équipes de travail ont été formées pour améliorer la charte du nouveau réseau national des radios communautaires d’Haïti (Ameka). Ce nouveau réseau national doit permettre aux radios et organisations membres d’être totalement autonomes et d’avoir plus de poids face aux bailleurs de fonds internationaux.




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