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Brésil / Mobilisations citoyennes /

L’économie solidaire ou la nouvelle politique publique - 1
15 juillet 2008 par Benoît Guichard

J’ai assisté, du 23 au 25 juin 2008 au Séminaire Familles et Politiques Publiques organisé par le laboratoire des Études de Politiques Publiques de la faculté d’économie domestique de l’Université Fédérale du Ceará. Les thèmes abordés lors de ce séminaire étaient liés au monde de l’économie solidaire comme la micro-finance ou les coopératives en auto-gestion.

Le but de cet article est de brossé un panorama du type d’action et des concepts qui portent ce mouvement, qui dépasse désormais le stade de l’expérimentation.

- 1 - le contexte et le marché du travail
- 2 - la microfinance
- 3 - la coopérative en autogestion et le droit alimentaire

Le contexte

Le séminaire fut lancé para une intervention qui servi à cadrer le problème du paradigme du système économique dans lequel se trouve le monde et qui entraîne la raréfaction des ressources. L’accélération de ce système depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les destructions que celui-ci entraîne tant humaines que environnementales pousse à mettre en place des alternatives dans le cadre du développement durable.

Le marché du travail

La situation du marché du travail explique en grande partie les raisons de l’économie solidaire. Ce thème fut donc abordé pour permettre de comprendre les raisons de ce mouvement.

Le marché du travail brésilien subit la réorganisation de ces activités, la concentration agricole, et à la réorganisation du mode de production imposées par la division internationale du travail. La désinégalité sociale que connaît le Brésil en est la conséquence la plus grave. Elle est symbolisée par les quartiers pauvres et périphériques des grandes villes avec toutes les conséquences que la pauvreté engendre. L’investissement économique qui se fait dans les campagne, est réalisé au détriment de la population et au profit des latifundiaires et de l’agriculture d’exportation. La conséquence est le schéma classique de l’exode rural vers les villes où ils vont grossir le flux des populations vivant dans des bidonvilles (il est intéressant de noter que Fortaleza, située au bord de la mer, à une culture de l’intérieur). Les politiques publiques sont insuffisantes pour accueillir ces population et l’offre d’emploi trop limitée. On maintient donc une main d’œuvre de réserve importante dans des conditions dégradantes, ou beaucoup travaillent dans le secteur informel. Certes l’analyse n’est pas nouvelle, mais elle reflète en grande partie la situation des populations.

D’après une étude de Alberto de Oliveira, le fonctionnement de ce système économique entraîne une spécialisation trop forte du marché du travail avec un manque de diversification dans les villes. Bien que l’offre soit plus grande, les travailleurs ont plus de difficultés à trouver un travail correcte et dans le secteur formel. Les zones agricoles familiales ou les petites villes de l’intérieur, quand elles ont pu garder des activités diversifiées permettent aux travailleurs de trouver une emploi plus facilement. Selon lui, il existe un lien directe entre le maintien ou le renouveau de la diversité des activités et l’emploi.

Les pratiques de l’économie solidaire visent donc principalement ces populations et cherchent à diversifier les activités des communautés dans les villes. Des mesures et des programmes existent aussi dans les campagnes et visent a maintenir l’agriculture familiale (qui représente encore la moitié de la production nationale).

L’économie solidaire est vue comme une politique publique puisqu’elle permet de contrer les inégalités en visant les populations n’ayant pas accès à certains services. Cela suppose aussi un appui des institutions, à défaut de politiques institutionnalisées et généralisées. La politique d’Agenda 21, traitée dans un article précédent, fait aussi partie de cette nouvelle politique publique. La principale limite étant de l’appliquer sur tout le territoire.




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