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Haïti / Exclusion urbaine /

La bibliothèque du Congrès américain honore Fokal
30 juin 2008 par Lucie Couet

La Fondation connaissance et liberté (Fokal) a été invitée par la section hispanique de la bibliothèque du congrès américain pour l’enregistrement des archives orales de son activité depuis 1995. A cette occasion, un symposium a été organisé le mardi 10 juin dernier, à la bibliothèque du congrès à Washington.

Georges Soros, fondateur des Open Society Institute et financeur de Fokal, a introduit la journée en faisant l’historique de la création de Fokal et de sa rencontre avec Michèle Pierre-Louis, directrice de la fondation. Aryeh Neier, président des OSI, emboîta le pas de ces souvenirs heureux des premiers pas d’une collaboration fructueuse. Michèle Montas, ancienne membre du conseil d’administration de Fokal, veuve du journaliste assassiné en 2000, Jean Dominique, et actuelle porte parole de Ban Ki Moon (directeur général des Nations unies), fit le récit au micro de ses années avec Fokal, alors que l’institution était encore à ses débuts. Elle participa activement au programme de débats, destiné aux lycéens pour offrir des espaces d’application de l’argumentation et de l’esprit critique. Une porte ouverte sur la jeunesse haïtienne qui lui apprit autant qu’elle transmit. Michèle Pierre-Louis, actuelle directrice de Fokal, fut unaniment saluée comme la pierre angulaire de cet édifice.

le Dr Igbee et Michèle Pierre-Louis

L’après-midi fut animé des interventions de Lorraine Mangonès, directrice adjointe de Fokal, qui décrivit avec émotion le développement du réseau de bibliothèques rurales et dans des quartiers urbains défavorisés en Haïti, pays où l’accès à la lecture est un privilège, et où le contexte fragile du pays pose aujourd’hui autant de difficultés qu’hier. Michel Péan, secrétaire d’Etat à l’intégration des personnes handicapées, maintint l’émotion dans l’assistance en expliquant combien sa propre cécité est un avantage dans un monde fait pour les voyants. Il témoigna de son travail main dans la main avec Fokal pour rendre accessibles des ouvrages en braille et assurer l’accès au savoir pour tous. Jeanguy Saintus, chorégraphe haïtien à l’origine d’un ballet internationalement connu et d’une école de danse qui intègre des enfants de toutes catégories sociales, remercia chaleureusement Fokal pour son soutien au cours de ses longues années de lutte pour un travail de qualité. « Haïti ne va pas mourir ! » a-t-il clamé haut et fort pour contrer le fatalisme qui s’empare du pays. La salle put retourner à plus de légèreté avec l’intervention d’un ancien boursier, animateur et chargé de programme de Fokal, qui retraça comment de l’université au programme de débats, et par les visites des bibliothèques isolées dans le pays, il a pu construire ce qu’il est et sa compréhension ouverte d’un pays et du monde.

Enfin, Sinnomé Saint-Clair, leader paysan et animateur à Fokal, consacra la ténacité des agriculteurs du pays, leur capacité de mobilisation et leur volonté de voir les choses changer. Applaudit vigoureusement par le public, il fut immédiatement assailli de questions. Comme le matin même, les débats s’orientèrent essentiellement vers ce qu’il est convenu d’appeler « les émeutes de la faim » d’avril 2008, et la supposée famine qui guette le pays. A ces questions complexes, il n’y eut pas de réponse simple. Si ce n’est que l’envoi de denrées ne peut rien résoudre, voire aggrave la situation. Qu’Haïti a les moyens d’assurer sa sécurité alimentaire, mais que cela nécessite un travail au long cours. Que la production rurale n’a pas toujours les moyens d’atteindre les marchés où la demande est forte, faute de voies de communication. Et qu’il faut manger certes, mais pas seulement, car il faut apprendre aussi, lire, écrire et lutter chaque jour pour un avenir durable.



La journée pourra être visionnée sur le web depuis le site internet de la Library of Congress à partir de fin juillet.



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