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Haïti / Exclusion urbaine /

Lecture cartographique du projet Martissant à Port-au-Prince
19 juillet 2008 par Lucie Couet

Voici près de 8 mois que je travaille sur un projet de création de parcs en symbiose avec le quartier de Martissant, à Port-au-Prince. Pour mieux comprendre les enjeux et les questions, une petite carte et ses explications.

Au nord, se trouve la partie la plus favorisée de la zone sur laquelle nous travaillons. C’est aussi le quartier le plus ancien. Car les quartiers qui entourent le futur parc (délimité en vert), sont pour beaucoup très récents. Construits sans planification aucune depuis le début des années 1990. Sur cette vue aérienne on peut facilement voir que les cours et les jardins des quartiers nord sont boisées et qu’il y a des routes pour desservir les habitations. Au sud, Ti Bwa, Nan Beny, Delwi sont beaucoup plus difficiles d’accès. Leur dessin semble correspondre aux courbes de niveau des collines sur lesquelles ils se sont implantés.

Tout au sud se trouve le morne l’Hôpital, qui est l’une des montagnes qui ceinture Port-au-Prince (la ligne rouge de la ZAC au sud se situe à 500 m d’altitude). Très déboisée et mitée de carrières de sable illégales, elle représente une menace pour les quartiers en aval. L’eau de pluie ruisselle rapidement vers les maisons sans fondations.

Ce contexte urbain est à l’origine du projet au moins autant que la volonté de préserver l’espace boisé qui se distingue au centre de la carte. Une zone d’aménagement concertée (ZAC, en rouge) a été tracée autour du futur parc pour délimiter une zone de travail et d’intervention. Cette ZAC compte environ 6500 ménages, soient plus de 32500 personnes. Il est inimaginable de parvenir à réaliser un parc sans impliquer les habitants du quartier, tenter de freiner la dégradation du morne et améliorer les conditions de vie dans le quartier. Rappelons que les quartiers au sud de la carte ne disposent pas d’eau et n’ont accès à l’électricité qu’en la piratant. Un unique petit centre de santé vient d’ouvrir sur les hauteurs. Les ordures ne sont pas ramassées. Les écoles sont de très mauvaises qualité. On peut dire que ces quartiers sont abandonnés à eux-mêmes et ne bénéficient que du dynamisme des organisations communautaires locales. Puisqu’ils sont très difficiles d’accès, la police ne peut pénétrer à l’intérieur et il est aisé pour des gangs d’y prendre pied. La violence subie par le quartier l’a beaucoup stigmatisé. Aujourd’hui nous en sommes au stade du diagnostic sur l’ensemble de la ZAC (économie, constructions, ménages etc). Les organisations du quartier sont impliquées par plusieurs ONG et Fokal dans la réduction de la violence, l’éducation et la culture.

Le projet du parc apporte donc un souffle d’espoir dans la zone et est le moteur des interventions pour le reste du quartier. Valorisant, il permettra peut-être de faire évoluer l’image de Martissant. Il fournira également des emplois à long terme. Il s’agit de trois anciennes propriétés privées, les résidences Mangonès, Dunham et l’habitation Leclerc, qui ont été déclarées d’utilité publique en 2007. Il est alimenté en eau par la source Leclerc, aujourd’hui polluée et inutilisable. Aujourd’hui les dernières familles qui louaient des maisons de fortune à l’intérieur des propriétés finissent de déménager contre indemnités du gouvernement. Le parc est en partie clôturé et les études débutent pour réaliser les aménagements du futur centre culturel et du jardin botanique (habitation Leclerc).



Encore beaucoup de travail en perspective !



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