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Brésil / Mobilisations citoyennes /

Deuxième rencontre du réseau brésilien des AGENDA 21 locaux de l’Etat du Ceará
30 mai 2008 par Benoît Guichard

Lundi 26 mai 2008, à Fortaleza, avait la deuxième rencontre du réseau des AGENDA 21 locaux de l’Etat su Ceará. Cette réunion regroupait principalement des acteurs des AGENDA 21 Locaux, ainsi que quelques politiques, et devait servir à fortifier et pérenniser le réseau.

AGENDA 21 Global

Pour rappel, l’organisation des Nations Unies (ONU) a lancé en 1992 à Rio de Janeiro, la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (CNUED), le « Sommet de la Terre ». 179 pays ont alors lancé un programme AGENDA 21 Global, document de 40 chapitres, servant de base pour développer des actions pour un développement durable et soutenable, devant concilier justice sociale, efficacité économique et protection de l’environnement.

AGENDA 21 Brasileira

Le Brésil à lancé l’ AGENDA 21 Brasileira qui reprend les principes de l’AGENDA 21 Global. Il a été construit sur la base d’une consultation large de la population, et doit être un « instrument fondamental pour la construction de la démocratie participative et de la citoyenneté active dans le pays ». La première phase fut lancée en 1996 et fut menée par la « Commission des Politiques de Développement Durable et de l’ AGENDA 21 Brasileira (CPDS) » et est conclue en 2002 par la rédaction du document AGENDA 21 Brasileira.

2003 marque le début de sa mise en oeuvre et 2004 le consacre comme plan pluriannuel 2004-2007. Il devient ainsi un instrument institutionnel et fondamental, cadrant la politique de développement durable du Brésil et est vu comme un moyen de participation active des habitants aux politiques publiques. Plusieurs conférences nationales sur l’environnement, les villes, la santé, viennent dynamiser les politiques publiques et la recherche de leur application dans les régions et municípios, et selon le principe de l’action locale, base de l’Agenda 21. Il y a aujourd’hui, plusieurs centaines de processus engagés, très inégalement répartis selon les régions.

Le plan d’action pour le développement durable a défini plusieurs lignes stratégiques : L’investissement dans la société de la connaissance, l’intégration sociale dans une société solidaire, la stratégie pour une durabilité urbaine et rurale, les ressources naturelles stratégiques (eau, biodiversité, forêts), la gouvernance et l’éthique pour la promotion de la durabilité. L’Etat brésilien doit faciliter ces objectifs en aidant à diffuser les connaissances, les échanges d’expériences, les consensus, les articulations entre les politiques publiques des Agendas 21, en promouvant l’insertion des AGENDA 21 dans les politiques publiques locales ou encore aider à la formation sur l’AGENDA 21 .

AGENDA 21 Local

Le dernier niveau est celui de l’application concertée avec les habitants. Il est défini comme un : « plan d’action pour le développement durable, instrument de formulation et de mise en œuvre des politiques publiques locales, au moyen d’une planification stratégique participative et de co-responsabilité, qui définit et établit les priorités qui seront exécutées par le partenariat gouvernement -société ».

Le réseau brésilien des AGENDA 21 locaux, qui s’est réunit pour la première fois en 2004 , a élaboré en 2005 à Porto Alegre la carte des principes établissant les règles de bases du débat à l’intérieur du réseau et les liens entre les différentes rencontres et structures et ainsi faciliter les mises en oeuvre des nouveaux Agenda 21, faciliter l’échange de pratique, diffuser l’information et stimuler les processus.

Le réseau cearense

La rencontre du réseau du Ceará est la deuxième et devait permettre de diffuser les informations sur les expériences, de fortifier et le pérenniser le réseau et commencer à débattre notamment sur le rôle des institutions. Elle précède la rencontre nationale des agendas locaux, du 10 au 12 juin. Etaient aussi présent, deux représentantes du Ministère de l’environnement et d’un membre du Conseil des Politiques de l’Environnement de l’Etat du Ceará (CONPAM) -

Plusieurs questions ont tourné autour du rôle des Institutions, qui doivent jouer un rôle de dynamisateur mais sans financer systématiquement les projets. L’Etat du Ceará dispose d’un budget pour l’environnement depuis peu et encore largement insuffisant et ne peut que venir en appui aux projets ni proposer de plan régional. Elle propose cependant d’impulser les AGENDA 21 via le Programme Timbre Vert qui récompense les entreprises ou administrations qui ne dégradent pas l’environnement. Il compte aussi augmenter le nombre de municípios ayant un AGENDA 21 à 30 (actuellement neuf sont en cours), en favorisant la formation de multiplicateurs sociaux pour informer plus activement. Une bibliographie va aussi être établit.

Le ministère garde la position définie dans l’ AGENDA 21 Brasileira, mais pose plusieurs questions à débattre pour clarifier la situation actuelle : sur les règles des Agenda 21, sur le rôle des institutions, sur une centralisation ou une discipline peut-être plus forte, sur l’amélioration de la mise en oeuvre, etc. Il a été aussi affirmé que Il doit servir de rails pour les politiques publiques locales et peut être développer dans plusieurs municípios en même temps (échelon administratif proche de la commune).

Exemples cearenses d’Agenda 21

La force des AGENDA 21 est la participation de la population, du secteur privé et des autorités locales. C’est là aussi sa faiblesse, il est très difficile de mener à bien un agenda sans une communauté organisée ou une mairie qui impulse et soutient le processus. Le Prefeito (maire) a donc un rôle d’impulseur local fort dans les AGENDA 21, voir directement l’Etat (la région) comme à Bahia, Rio (notamment sous le mandat du nouveau ministre de l’écologie Carlos Minc), etc

Plusieurs exemples sont venus illustrés la mise en place d’un AGENDA 21, mettant en exergue les succès et limites rencontrés. Le dynamisme et l’envie de faire est cependant partagé par tout les acteurs présents.

- La ville de Fortaleza avec la société civile ont mis en place un forum mensuel pour les agenda 21 proposant des séminaires, des cours de méthodologie, des ateliers pour permettre aux partenariats de se renforcer comme avec le Cefet (Centro Federal de Educação Tecnológica).

- Un des exemples d’AGENDA 21 de Fortaleza est celui de Rosalina, ou un Agenda 21 est venu accompagner le futur relogement et le travail de la coordination des habitants ou Terrazul joue un rôle d’appui. La coopérative de couture a été lancée, un séminaire avec la présence Leornado Boff, organisé, le quartier a vu la mise en place d’une illumination publique (réduisant grandement l’insécurité), un travail sur les toitures a été réalisé, des cours sont données (couture, construction, artisanat, économie solidaire, etc.), un journal de la jeunesse lancé, des écopoints ont été installés, un salon des personne âgées ouvert, etc.

- Le município de Cruz, après une consultation populaire en 2002, a repris une expérience sur les déchets d’un município voisin pour lancer son Agenda 21. Un agenda local de compromis a été trouvé, en appui avec la Banco do Nordeste, pour travailler sur les déchets et leurs conséquences sur la mortalité infantile. Après différents séminaires, la question des déchets est apparue comme centrale, pour l’eau, les égouts, etc. En 2005-2006, fut organisé la mise en place du projet en passant des phases de sensibilisation, consultation, évaluation et mise en place du plan directeur de développement. Quatre priorités ont été définies, le tourisme (la ville est dans un parque naturel), l’environnement, l’économique et le social.

- Le município de Maracanaú dans la région métropolitaine de Fortaleza est le district industriel le plus grand de la région de Fortaleza et a donc attirer une population importante qui a vu une partie de son territoire déboisé pour accueillir les nouveaux arrivants. C’est donc aussi le district le plus dégradé au niveau de l’environnement. En 2001, un processus d’AGENDA 21 fut lancé avec la participation des habitants à des séminaires, mais l’absence de soutien de la mairie a paralysé le processus, qui n’avance plus dès 2002. Les raisons furent diverses, l’absence de connaissance sur l’AGENDA 21, les difficultés d’information et de diffusion de l’information, les difficultés de participation des communautés, le manque de valorisation du processus, le manque de crédit de l’AGENDA 21 (vu comme un outil s’occupant seulement de l’environnement), etc. Il a fallu attendre 2005 et la nouvelle mairie pour voir le plan repartir. Avec des étapes différentes. Le changement d’orientation conceptuelle va entraîner des étapes méthodologiques différentes avec une valorisation de la communauté et un projet est lié à la qualité de l’air.

- Dans le município de Jaguaribe se pose la difficulté de la continuité du projet, du manque de compétence technique et par là du soutien des autorités. Des communautés du município de Sertão de Iamuns n’ont pas réussi à implanter un AGENDA 21 mais se sont tout de même engagées dans un pacte environnemental qui doit sensibiliser l’administration locale.

La seconde partie de la journée était consacrée à la pérennisation (communication, budget, structure) du réseau et a son organisation.

Le processus d’AGENDA 21 est en marche au Brésil mais est très inégalement réparti. Il doit concilier un triple intérêt, dont les deux premiers sont fondamentaux pour la réussite d’un projet. Une communauté organisée et acteur de l’AGENDA 21, une municipalité ou une région impulsant un projet ou assurant la continuité de celui-ci, et des acteurs privés intéressés à investir. Des questions se posent sur la manière d’impulser plus de projets, sur la clarification des règles et le rôle des institutions.




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