Port-au-Prince : la ville à la campagne ! Port-au-Prince est une grande ville cernée de mornes (montagnes) qui dévalent jusqu’à la mer. Depuis plus de 25 ans, les ruraux affluent vers la capitale, comme vers toutes les villes du pays. Ainsi peut-on dire que, pour beaucoup, les urbains sont des ruraux ! Je ne résiste pas à vous transmettre quelques photos.
D’un côté, on voit des champs de manioc, de maïs, de pois...
De l’autre, les quartiers qui se sont construits hâtivement sur les flancs des montagnes ces dernières décennies. Quartiers non planifiés qui ne bénéficient que des services qu’ils parviennent à s’approprier (l’eau, l’électricité), ou que quelques ONG viennent apporter.
Ces petites parcelles cultivées et ces quartiers très denses sont très proches les uns des autres. Il faut moins de vingt minutes pour monter jusqu’à ce champ de maïs depuis le quartier adjacent. Beaucoup des néo-urbains continuent donc à cultiver, dans les hauteurs, de petits champs. Le rural et l’urbain ne sont pas séparés !
Qui pourrait dire, en voyant cette photo, qu’il s’agit d’une rue dans l’un des quartiers les plus denses de la capitale haïtienne ? Et non d’une ruelle dans un village ! Au premier plan à gauche, on voit la clôture végétale de la cour de la maison, comme ailleurs dans les zones rurales du pays. Ces pratiques agricoles à deux pas de la ville - qui sont loin de cultures maraîchères intensives destinées aux marchés urbains - présentent bien des avantages. Néanmoins, l’érosion liée à la déforestation les menace tout autant que les maisons en contrebas. Pour retourner à la forêt, il faudrait supprimer les terrains agricoles. Mais on peut aussi imaginer que ces terrains continuent à être utilisés comme tels et se parent de clôtures végétales denses pour retenir la terre, fabriquer de l’ombre et abriter les oiseaux. |
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