Ayiti leve kanpe ! Ayisyen kenbe fèm pa lage ! Je découvre Port-au-Prince, ville que je connais uniquement de manière transitoire pour me rendre au Cap. Port-au-Prince est une ville que j’ai toujours considéré comme étant un pays à l’intérieur d’Haïti, différent du reste du territoire de part la langue et la culture très métissées. Dès mon arrivée, j’ai constaté un véritable changement dans la capitale ne serait-ce qu’à l’aéroport . En effet, la première fois que je suis venue en Haïti avec ma famille, l’aéroport Toussaint Louverture était assez démuni mais il offrait un service d’accueil en musique ce qui faisait oublier l’absence d’infrastructures. En 2003, j’ai été accueillie dans un environnement assez cahotique où les gens se bousculaient pour porter les valises et gagner quelques cobs. Puis cette fois-ci je suis arrivée dans un aéroport méconnaissable, sans bousculade, avec un service bien rodé. Malgré ces progrès, la ville avait déjà perdu un peu de son charme glissant doucement vers le modèle uniformisé offert par la modernité. Malgré les manifestations récentes qui ont conduit aux émeutes Haïti reste debout. Ce pays est impressionnant ! Il y a peu, le pays semblait être au bord du gouffre et aujourd’hui c’est à peine si on ressent un climat de tension. Bien sûr que tout n’est pas rose, que les haïtiens survivent en attendant un changement concrèt. Il est vrai que les rues s’innondent aux moindres pluies, que les infrastructures ne fonctionnent pas toujours comme il le faudrait. Il est vrai que le président et les autorités n’ont toujours pas pris de mesures concrètes pour faire face à cette crise de la vie chère (grangou !)et que la population n’approuve pas le choix du premier ministre qui semble-t-il, n’est pas au fait avec la réalité haïtienne. Bien sûr que la présence de la MINUSTAH participe grandement à l’augmentation du coût de la vie, que la population les considère comme une présence coloniale. Il est vrai que la police haïtienne est présente à chaque coin de rue de la capitale pour calmer les esprits et canaliser tant bien que mal les frustrations. Il est vrai qu’on entend dans les médias, des tentatives d’enlèvements ratées ou malheureusement réussies. Ou encore, que les habitations s’effondrent dans certains quartiers par manque de fondations solides emportant avec elles des vies humaines ou le naufrage d’un bateau qui transportait des haïtiens qui tentaient de fuir le pays. On pourrait être désespéré par toutes ces nouvelles accablantes, mais Haïti reste debout ! Debout, grâce à une population qui s’active comme une grande fourmilière de l’aube jusqu’au soir. Malgré un taux de chomage élevé, les haïtiens ne restent jamais inactifs. Port-au-Prince compte un nombre impressionnant de petits marchands qui se lèvent chaque jour espérant gagner un peu plus que la veille. L’Haïtien est souvent pessimiste mais ne se laisse jamais abattre. Pour ces raisons Haïti ne se pliera pas comme le roseau. Haïti restera debout car la population est déterminée à faire bouger les choses. Les haïtiens sont en marche vers un avenir, une histoire meilleure, c’est dans l’air et c’est presque palpable. D’ici là ils attendent, mais jusqu’où ira cette patience ? |
||||||
|
||||||