La question du logement (3) : l’occupation et la régularisation foncière 70% des habitats au Brésil seraient « illégaux », c’est à dire construits sans titre de propriété. La majorité sont utilisées par les populations à bas revenu : on estime que 12 millions de domiciles urbains de bas loyer sont « irréguliers » au Brésil (selon le ministère de la ville). Pour Fortaleza, on considère que plus de 60% de l’habitat est dans ce cas, dont une minorité de logements à haut loyer, notamment construits sur les dunes, près de la plage du Futuro, ou près de la mangrove du Rio Coco. Le statut de la ville et la constitution font de la régularisation une question fondamentale pour assurer l’inclusion urbaine, car l’insécurité juridique compromet les relations avec les pouvoirs publics et laisse planer la menace de l’expulsion. La création du Ministère de la ville en 2003 fut notamment liée à cette question. Le statut de la ville et la constitution font de la régularisation une question fondamentale pour assurer l’inclusion urbaine, car l’insécurité juridique compromet les relations avec les pouvoirs publics et laisse planer la menace de l’expulsion. La création du Ministère de la ville en 2003 fut notamment liée à cette question. Le processus de régularisation foncièreLe processus de régularisation foncière utilise les concepts de possession, d’utilisation, de prescription, et de régularisation. La régularisation se définit comme l’action du pouvoir publique légalisant la possession et l’utilisation du terrain où vit depuis au moins 5 ans une personne et sa famille. C’est donc un rééquilibrage de la propriété privée au profit de ceux qui en ont été historiquement exclus. La contrepartie de cette propriété est l’application, par le nouveau propriétaire, de la fonction sociale de la propriété (respect des droits de la population, de l’environnement, avoir une activité économique ou sociale, etc). La régularisation est menée par une action en justice appelée action de prescription (usucapião). Elle peut suivre plusieurs procédures selon que le terrain soit privé ou public et que l’action soit individuelle ou collective : La régularisation juridique sur les terrains privés (regularização juridica em aera particular). Les conditions sont les suivantes : Vivre depuis au moins 5 ans sur un terrain de moins de 250 m² et avoir un propriétaire du terrain qui n’est jamais entré en justice contre l’occupation.
l’action en justice peut-être individuelle ou collective (Usucapião especial de imovel urbano individual ou coletivo).
La régularisation juridique sur les terrains publics (regularização juridica em aera publica). Elle peut être réalisée via la Concession de Droit Réel d’Utilisation (Concessão de Direito Real de Uso), c’est un loi remontant à la période de la dictature.
La régularisation doit être une faite par une loi votée par les conseillers municipaux, après une étude de la zone. La loi octroie une concession individuelle ou collective contre des loyers, et doit donner les moyens de faire respecter le droit à la ville. Il n’y pas de limite de taille de terrain ou de temps d’occupation, cependant il faut arriver à convaincre les représentants du pouvoir législatif.
Dans tous les cas, le plus difficile est de prouver l’occupation effective depuis 5 ans. Différents documents peuvent être-utilisés : les fiches de paiement de l’eau ou de l’électricité, le registre de l’école du quartier, le registre du poste de santé, des cartes et des photos du quartier, etc. Ces conditions ne sont pas si évidentes à réunir, certains quartiers n’ayant pas d’école ou de poste de santé, voir d’accès à l’eau ou à l’électricité. Les habitants ont aussi parfois des difficultés à rester 5 ans sur le même terrain et changent d’habitat en fonction de la localisation de emploi ou des difficultés rencontrées. Par ailleurs, l’évolution de législation en 2007 a permis de préciser le rôle de l’Etat, qui est censé être le promoteur des régularisations foncières. |
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