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Espagne / Agriculture paysanne et travailleurs migrants saisonniers /

Rencontre avec... Emmanuelle
1er novembre 2007 par Ana

Emmanuelle a 24 ans, elle part à Huelva en Andalousie au Soc, un syndicat de travailleurs agricoles sur la thématique "travailleurs migrants saisonniers".

D’où viens tu ?

Je suis originaire de la Brenne dans la région centre de la France. Je connais donc bien le milieu rural, mais mes parents m’ont transmis le virus du voyage très jeune. J’ai fait des études dans plusieurs villes dont Grenoble où j’ai suivi des études à Sciences-Po. Dans cette ville, j’ai fait la plonge dans un Restaurant Universitaire pour financer mes études. Ca a été l’occasion de découvrir la condition des étudiants étrangers, et j’ai par la suite fait un mémoire sur ces étudiants, leurs trajectoires, leur volonté de partir ou de rester, constatant au cours des entretiens que leur installation définitive en France est devenue quasiment impossible avec les nouvelles dispositions législatives extrêmement restrictives. Dans le même temps, j’ai participé au projet d’une mutuelle grenobloise qui proposait des logements à Echirolles (dans une banlieue grenobloise) à des étudiants en contrepartie de soutien scolaire dans le quartier. Ca a été pour moi une occasion de me rendre en banlieue, de rencontrer les habitants et cet espace urbain à part que je ne connaissais pas.

C’est la première fois que tu pars à l’étranger pour plusieurs mois ?

Non j’ai passé ma dernière année de Sciences Po en Erasmus, à Grenade en Andalousie. En parallèle des cours, j’étais bénévole à Granada Acoge. On a fait toute l’année des activités d’animation pour les jeunes et à la fin de l’année, organisé une olympiade interculturelle avec tous les jeunes de la ville. En revenant en France, je me suis inscrite dans un Master de recherche sur les migrations internationales. Mon mémoire sur les étudiants étrangers et leurs stratégies pour rester m’avait ouvert des perspectives que je n’avais pas eu le temps d’approfondir. J’ai donc passé une année à étudier le phénomène du mariage pour les papiers, avec le souci de montrer que ces mariages étaient la dernière alternative laissée à des étrangers aux statuts juridiques précaires (sans-papiers, étudiants). Cela posé, j’ai essayé de comprendre ce qu’impliquaient ces mariages « forcés » sur des projets migratoires.

Comment as-tu connu Echanges et Partenariats ?

A la fin du Master, je cherchais à faire un stage. Je suis tombée sur le site d’Echanges et Partenariats en début d’année 2006, et dès lors, j’ai attendu qu’une nouvelle promotion soit lancée, avec l’espoir de pouvoir partir à nouveau. Le projet agriculture intensive et travailleurs migrants m’a d’autant plus intéressée qu’il me permettait d’élargir le champ de réflexion en y ajoutant la thématique agricole.

Quelle est ta mission ?

Je pars, comme toi et Cristina, dans le cadre du projet sur l’agriculture intensive et les migrations saisonnières monté par la Confédération Paysanne en partenariat avec Amorces, le Gisti et d’autres associations et syndicats européens. Cristina part en Italie dans les Pouilles, une zone d’agriculture intensive de tomates, Ana part en Roumanie, et moi en Andalousie, à Huelva dans une région de culture sous serre de fraises. Je suis accueillie par le Soc (Sindicato obrero del campo), un syndicat travaillant à la défense des droits des ouvriers agricoles, dans une zone où la main d’œuvre est considérée comme le levier de baisse des coûts de production. Les exploitants cherchent donc à recruter au prix le plus bas, ce qui provoque d’importantes migrations saisonnières : maghrébins, roumains… Pour le moment, ma mission s’articule autour de trois axes :
- Outiller la confédération paysanne sur ce sujet afin qu’elle ait des arguments pour dénoncer l’agriculture intensive et ses méfaits sur l’environnement et le développement d’une forme d’esclavage dans ce secteur. Comprendre comment politique agricole et politique migratoire européennes s’articulent pour rendre possible cette situation.
-  Participer à l’élaboration d’outils juridiques afin que les travailleurs saisonniers connaissent leurs droits, et puissent se défendre de cette exploitation.
-  faire émerger, converger, fédérer des énergies et luttes communes pour construire un espace possible entre les acteurs impliqués, et particulièrement des syndicats ou associations européens.

Bref, trop de choses pour quatre mois et demi de mission, c’est pour cette raison que je vais devoir apprendre à hiérarchiser les objectifs…




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