Quelques mots sur ton parcours ?

J’ai 23 ans et je viens de Transylvanie, de la ville de Cluj-Napoca. J’ai fini des études en Lettres et j’ai eu mon diplôme en Littérature Française. Donc, pas de croisement véritable avec des sujets comme migration et agriculture...

Alors, comment es-tu arrivée à connaître ce projet ?

Cet été j’ai participé comme volontaire à un festival à Rosia Montana dans le cadre de la campagne Sauvez Rosia Montana ! Durant le festival, j’ai rencontré la coordinatrice de Inf’OGM Roumanie que je connaissais déjà depuis quelque temps dans le cadre des ONG de Cluj. Je lui ai dit que je venais de finir avec la vie estudiantine et que pour l’instant je cherchais un emploi. Elle m’a rappelée quelques semaines plus tard en me disant qu’ils avaient besoin de quelqu’un qui parlait français. Elle m’a fait une courte présentation du programme Échanges et Partenariats et du projet en Roumanie. Je dois avouer qu’elle n’a pas eu une réponse affirmative instantanée de ma part. J’ai eu besoin de réfléchir un peu parce que ce n’était pas mon domaine et en plus, j’avais déjà trouvé du travail. Ce qui m’a fait accepter c’était justement la nouveauté que le projet représentait pour moi et ses racines dans l’actualité roumaine. Le côté financier aussi a eu un poids dans cette prise de décision, car en Roumanie, une bourse pareille dépasse les attentes de tout jeune ayant fini des études en philologie.

Explique-nous en quoi consiste ce projet.

Le nom du projet est Agriculture et emploi saisonnier - un défi pour la construction européenne. Alors, je vais rentrer en Roumanie pour une mission de 18 semaines. Mon quartier général va se trouver à Cluj-Napoca, mais la mission en-soi se déroulera dans le milieu urbain ou rural, selon le cas. C’est un travail d’exploration et en même temps de renforcement des contacts avec différentes organisations, syndicats, associations, personnes intéressés par les problèmes de la migration, surtout celle saisonnière, et de l’affaiblissement des campagnes roumaines. Un certain manque d’organisation de la société civile rend difficile la communication entre ces différentes parties. En fait, le dialogue s’avère être en quelque sorte assez timide, voire parfois atteint par une surprenante indifférence.

Un des résultats de la mission sera la production d‘un kit pédagogique, un outil aidant à structurer les contacts et les échanges d’information sur tous les niveaux – économiques, juridiques, sociaux, entre les différentes acteurs et réseaux européens qui prennent part à ce programme et tous ceux intéressés. Ce qui est important c’est d’assurer la durabilité et l’efficacité des liens créés.

Quels sont donc tes structures d’envoi et d’accueil ?

En France, ma structure de départ est la Confédération paysanne. C’est un syndicat agricole important qui travaille sur plusieurs thématiques : agriculture paysanne, biodiversité, droit au métier, au travail. En Roumanie, la Fédération nationale d’agriculture écologique (FNAE) est ma structure d’accueil. Ce projet mis en œuvre sous la tutelle du réseau EP/IPAM s’inscrit dans le programme Europe Solidaire réunissant syndicats agricoles, organisations de solidarité internationale, de défense de l’environnement et associations de défense des droits.

Quelles sont tes attentes ?

Ce que je veux surtout c’est de mener à bonne fin ma mission et de trouver de vraies voies de dialogue entre tous ceux envisagés.