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Sur la route de l’exil : Afghanistan... Belgique 2
5 mars 2008 par Diane

L’idée même d’être renvoyé en Grèce a provoqué en lui une terreur telle qu’il préférait retourner en Afghanistan...

La fuite

Amir est ressortissant afghan. Sa mère est Pashtoun et son père Hazara, cette réalité seule suffit à engendrer de la haine à son encontre, mais ce n’est pas pour cette unique raison qu’il a décidé de fuir. En effet, Amir travaillait pour le gouvernement dans la destruction des cultures de pavots en partenariat avec les Américains, cette activité n’est pas sans risque dans la province de Helmand, haut lieu de la culture du pavot et du commerce d’opium. Sa vie a été menacée. En pleine période de Ramadan, il a été victime d’une tentative d’assassinat alors qu’il sortait d’une mosquée. Muni d’un passeport et d’un visa pour l’Iran, il a fui l’Afghanistan en octobre 2007 avec cinq amis afghans. D’Iran, ils sont allés en Turquie pour pouvoir ensuite rejoindre l’Europe via la Grèce.

La Grèce, une zone de non-droit en Europe

C’est à bord d’un canot pneumatique qu’ils ont tenté de rejoindre la Grèce. Ils ont été arrêtés par les gardes-côtes grecs. Ces derniers les ont ramenés à Lesbos, au camp de Mytilini où ils sont restés une quinzaine d’heures sans nourriture. Là-bas, ils ont été battus à plusieurs reprises, Amir a encore les marques des coups reçus sur la tête. Puis ils les ont fait monter dans un bateau et les ont ramener en Turquie. Une fois arrivés, les gardes-côtes turcs les ont à leur tour battus avant de leur dire de partir. Après deux heures passées sur la plage turque, ils ont commencé la traversée à la nage avec des chambres à air en direction de Lesbos. Cette traversée a duré 15 heures ! Ils sont arrivés épuisés à Lesbos, la police les a conduits au camp de Mytilini. Là-bas on a pris leurs empreintes. Les conditions de vie étaient terribles. Au bout de 7 jours, ils ont été libérés avec un ordre de quitter le territoire grec dans un délai d’un mois. Ils ont alors pris un bateau pour Athènes et ont ensuite rejoint Patras. A partir de là, leurs routes se sont séparées.

Amir s’est caché dans un camion qui embarquait à bord d’un bateau pour l’Italie. Le camion a ensuite pris la route jusqu’en Belgique en passant par la France. Son voyage Afghanistan-Belgique lui a coûté au total 7 900 euros dont 2 500 pour le voyage Grèce-Belgique.

Renvoi vers la Grèce en application de Dublin II

Amir a demandé l’asile en Belgique, ses empreintes étant dans le fichier Eurodac, la Belgique s’est rendue compte qu’il était passé par la Grèce. Or, au regard du règlement Dublin II, l’Etat responsable de la demande d’asile est le premier Etat membre de l’Union européenne dans lequel la présence du demandeur d’asile a été enregistrée. La Belgique a donc estimé qu’elle n’était pas responsable du traitement de la demande d’asile d’Amir. Elle a donc fait une demande de reprise à la Grèce sur la base de ce règlement.

Amir a été placé en centre fermé en vue d’un renvoi vers la Grèce. Cette idée l’a tellement terrorisé qu’il a signé un papier sur lequel il était mentionné qu’il renonçait à l’asile introduit en Belgique et a demandé à être conduit à l’ambassade d’Afghanistan afin qu’un laissez-passer lui soit délivré. Il préférait risquer de mourir en Afghanistan plutôt qu’en Grèce. Il savait que là-bas, il serait traité comme un "animal" avant d’être renvoyé en Afghanistan. Amir a, par la suite, changé d’avis lorsqu’il a appris que son frère avait été pris en otage par un groupe mafieux et qu’une rançon avait été demandée. Sachant désormais qui menaçait sa vie, il n’a plus voulu retourner en Afghanistan.

Amir a réclamé, en vain, la protection de la Belgique. Il a finalement été libéré pour une erreur dans la procédure. Un ordre de quitter le territoire belge dans un délai de 5 jours lui a été délivré. Il s’est, depuis, évanoui dans la nature...




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