Mobilisation contre l’expulsion des 23 marocains Les 23 marocains détenus dans le Centre Habitationnel de Santo António à Porto devaient faire l’objet d’un processus d’expulsion rapide en forme d’exemple, du moins tels étaient les vœux conjugués du Président du SEF et Premier Ministre Portugais. Pour tenter de développer une action appelant à la libération immédiate des 23 personnes enfermées avec l’octroi de papiers pour tous, une partie des associations ayant organisée le sommet alternatif Europe - Afrique de Lisbonne ont lancé un premier appel en direction d’organisation de Lisbonne et de Porto. (voir texte)
L’appel lancé a abouti à une première réunion commune dans les Locaux du Collectif Casa Viva à Porto le 16 janvier.
Deux actions ont été décidées : la première, prévue le 19 janvier, devait marquer la solidarité et fonctionner comme une action préparatoire de soutien au personnes détenues (banderole d’un pont dominant le site, prises de contacts informelles, remise de livres en Français, etc.). La deuxième action doit se dérouler le samedi 26 janvier et consisté en un rassemblement appelant à libération avec des papiers devant le centre de rétention du SEF à Porto.
Un premier communiqué de presse est envoyé dénonçant le politique portugaise d’enfermement des étrangers et annonçant des actions de protestions. (voir texte)
L’arrivé en bateau ayant fait grand bruit, la presse portugais ne tardait pas à se manifester, friande de nouvelles fraîches sur ce sujet.
Le mouvement initié fut renforcé par un article du Publico en date du 16 janvier annonçant que le processus d’expulsion lancé par le SEF (Serviço de Estrangeiros e Fronteiras) rencontrait des difficultés, le Maroc ne voulant pas reconnaître la nationalité des 23 marocains détenus dans le centre de rétention de Porto. L’Etat portugais craignait alors que le processus d’expulsion ne prenne plus de 60 jours, durée légale de la détention au Portugal.
L’article mentionne par ailleurs que le SEF veut éviter les désordres en donnant un ordre de silence à la représentante du Service Jésuite aux réfugiés qui tient une permanence dans la centre et en évitant de donner des informations sur le procès en cours prétextant le secret judiciaire (voir article SEF juge et parti). On peut par ailleurs douter de l’intérêt de l’avocate commis d’office de certains détenus qui mentionne que lors de son unique visite, elle avait vu des conditions de logements ressemblant à « une colonie de vacances ». Les premières difficultés ne tardèrent pas arriver. Une association préalablement contactée Essalam a pris position contre l’idée de mener des actions par peur de précipiter l’expulsion des 23 personnes et de ne se manifester qu’une fois la décision prise. Position étrange quand on sait que la décision est politiquement décidée depuis le premier jour et que les blocages ne sont qu’administratifs. Cette position forte et ambiguës a poussé les associations a annulé les actions du samedi 19 janvier pour permettre une prise de contact plus importante avec les détenus.
Le samedi le ministre de l’Intérieur Rui Pereira affirme que le SEF mobilise tous les efforts possibles pour l’identification des 23 marocains et que l’expulsion devrait intervenir d’ici à quelques jours. Quelles crédibilités donner à cette information ?
Une demande de visite a été envoyée aux autorités officielles, le cadre légal le permet mais la décision dépend de l’autorité compétente, le SEF. La manifestation est pour l’instant maintenue samedi, en attendant les évolutions. |
|
|||||
|
||||||