France-Haiti : Document Cadre de Partenariat, une concertation manquée Un accord de coopération de 30 millions de dollars sur 5 ans entre la France et Haïti est critiqué par les Organisations de Solidarité Internationale (OSI) françaises, qui déplorent les modalités de concertation limitée dans l’élaboration du document de base de cette entente. Une concertation organisée entre Noël et le jour de l’an !Dans une déclaration officielle, les OSI françaises regrettent en substance n’avoir eu aucun moyen de faire part de leur avis sur ce document, transmis a quelques organisations entre Noël et le jour de l’an, période communément chômée en France. Les modalités de cette consultation « dénotent par rapport à la qualité des relations habituelles des OSI avec les services MAAIONG (Mission d’Appui à l’Action Internationale des ONG du Ministère des Affaires étrangères francais) et SCAC (Service de coopération et d’Action Culturelle) », affirment ces organisations regroupées dans l’ « Espace Partenariats Franco-Haitiens ». Effectivement, lors d’une visite en Haïti, Jean Marie Bockel, Secrétaire d’Etat français à la Coopération, a signé, le 30 décembre dernier avec le ministre haïtien de la Planification, Jean Max Bellerive, un accord appelé à renforcer la coopération entre les deux pays, notamment dans les domaines de la justice et de la police. D’autres secteurs, comme la santé, l’éducation, les infrastructures routières, la gestion des déchets, sont également pris en compte dans le Document Cadre de Partenariat (DCP), élaboré par les services de la MAAIONG et du SCAC. Ce que réclament les OSI françaisesLes OSI françaises expriment leur désaccord avec plusieurs points de ce document. Un élément de désaccord fort porte notamment "sur ‘l’intégration de la lutte contre l’immigration Clandestine’ dans ce DCP. Les OSI demandent que ‘co-développement’ et ‘politique Migratoire’ soient déliés et que le migratoire se traite dans le cadre des agences onusiennes ». Les organisations ne partagent pas « les fondamentaux macroéconomiques » et « considèrent qu’une part importante de la dette haïtienne peut être qualifiée de ‘dette odieuse’ ». Elles « auraient souhaité un audit de la dette appuyée par la France, vu les liens historiques ». « Les éléments dont les OSI auraient souhaité être concertées avec le MAEE (Ministère des Affaires Étrangères et Européennes) portent sur les conditions d’améliorer la qualité de l’enseignement notamment de la formation continue des maîtres, l’apprentissage du français oral et écrit, le contrôle des écoles ‘borlettes’ (de qualité douteuse) », déclarent encore ces organisations. La réaction des OSI françaises s’appuie sur un document élaboré par une plate-forme d’ONG haïtiennes et européennes (Coordination Haïti Europe), intitulé « Une autre Haïti est possible ». Ce document a déjà été présenté aux parlementaires français et au MAEE - au lendemain de la visite en Haiti en septembre 2007 de la Secrétaire d’État française aux Affaires étrangères, Rama Yade-. |
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