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Portugal / Droit des étrangers /

Gare aux migrants...
21 décembre 2007 par Benoit

Le 17 décembre, 23 africains partis des côtes marocaines se sont retrouvés, poussés par le mauvais temps, sur l’île portugaise de Culatra près du port de pêche d’Olhão en Algarve.

La destination de la pirogue était vraisemblablement l’Espagne et Cadix. Les migrants, principalement marocains, ont passé cinq jours en mer au grand étonnement de pêcheurs locaux se demandant encore comment l’embarcation a pu réussir sa traversée avec un moteur de 25 chevaux. 4 personnes ont été emmenées à l’hôpital suite à des phénomènes d’hypothermie et de déshydration parmi eux une mineure de 15 ans. Les 19 autres furent jugés dans la journée par le tribunal de Faro qui décida de placer 19 des 23 migrants au centre de séjour temporaire de Porto ( "Centro Habitacional de Santo António" ) pour une durée maximale de 60 jours, en attente de l’ordre d’expulsion du Service des Étrangers et Frontières. Ils seront bientôt suivis des personnes hospitalisées. Seule la mineure, qui sera entendu par le tribunal des familles et mineurs, fait l’objet d’une procédure différente et est placée dans une institution religieuse.

Cette arrivée a fait l’objet de la une des journaux portugais (presse, télévision, radio) car il s’agit de la première embarcation « échouant » sur les côtes portugaises. Le pays n’est pas une destination habituelle des cayucos et la majorité des personnes arrivent sur le territoire d’avion ou via l’Espagne. Ce fait est considéré par le Haut Commissariat pour l’Immigration et le Dialogue Interculturel comme un « phénomène épisodique » et n’est pas le signe avant-coureur d’autres débarquements, pas encore. Le premier Ministre José Socrates a pris le soin de le rappeler tout en précisant que le problème de l’immigration illégale était un phénomène commun à l’ensemble des pays européens et qu’il était important de communautariser pleinement la défense des frontières (le pays assume la présidence de l’UE jusqu’en décembre...). Bien entendu, il convient de répondre avec fermeté pour ne pas laisser l’impression que le Portugal est un maillon faible de la défense terre-mer et il convient donc d’expulser le plus rapidement possible les migrants tout en promouvant l’immigration légale. Il mentionne que le problème de ces gens à la de conditions de vie meilleures ne peut se régler qu’à l’aide de coopération renforcée avec les pays africains. Enfin, le Portugal fait parti de Frontex et contribue ainsi la défense commune du territoire.

L’information à été relayé massivement avec ce double discours de compassion et de fermeté... Pauvres d’eux, ils paient 4000 euros la traversée... mais bon on ne peut légitimer l’immigration illégale ni attirer d’autres bateaux sur nos côtes... Ce même jour paraissait le livre des bonnes pratiques de l’accueil des immigrés et était remis le prix sonnant et trébuchant de 20 000 euros de l’entrepreneur étranger à une immigrante roumaine, démontrant, selon ses promoteurs, les qualités d’intégration dont fait preuve le pays.

L’hypocrisie générale ou la compassion fataliste a oublié de mentionner une chose lointaine, insignifiante en somme... le Portugal est le pays « do Salto » (le saut) et a vu partir de ses terres plus d’un million de personnes pour la France, l’Allemagne, le Brésil, l’Italie, la Suisse. Les gens do Salto cherchaient à éviter le service militaire et les guerres coloniales, à fuir le régime salazariste et surtout à échapper à la famine. De nombreux portugais sont morts dans les montagnes espagnoles, ont été abusées par les passeurs pour venir grossir les bidonvilles de la banlieue parisienne et travailler à des prix bas pour la construction des « trente glorieuses »... inutile de rajouter que plus de 90% de la population était illégale et arrivait sans rien, logeait dans les familles déjà sur place... C’était le temps des accords de quotas de travailleurs entre la France et la dictature lusophone... le temps des colonies... Encore aujourd’hui plus de 100 000 personnes quittent le territoire chaque année à la recherche de conditions de vie meilleures. Parfois la mémoire fait défaut... mais bon, c’est la vie... et puis...et puis... et puis non. L’histoire n’est pas pour les chiens. Le respect de la personne encore moins. Tiens c’est étrange les centres de détentions sont appelés centre d’accueil ou centre de séjour temporaire, et pourquoi pas club de vacances... ah non, excusez-moi, c’est déjà déposé... Il y en plein au Maroc...




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