D’autres Amériques sont possibles ! Les participantes et participants au Sommet des Peuples du Sud, tenu à Montevideo le 17 décembre 2007, assurent à nouveau de leur détermination à combattre le système néolibéral. Sous le leitmotiv « Tous les peuples, toute l’espérance », ce sommet a réuni, dans la capitale uruguayenne, sous l’égide de l’Alliance sociale continentale (ASC), diverses délégations de mouvements sociaux de la région. Depuis cinq (5) ans à présent, l’ASC s’est organisée contre son ennemi juré : la Zone de libre échanges des Amériques (ZLEA, FTAA en anglais et ALCA en espagnol). L’Asc et son corollaire, la campagne continentale contre la ZLEA, ont pris naissance l’année 2002 afin d’intégrer, d’impulser et d’organiser des campagnes nationales, régionales et locales en Amérique Latine en rejet aux conséquences néfastes de la ZLEA. La déclaration de MontevideoDans la déclaration officielle du 17 décembre 2007, les nombreuses participantes et nombreux participants réaffirment leur lutte et leurs combats contre le système néolibéral « qui entraîne la dégradation environnementale, approfondit l’exclusion sociale à l’intérieur des pays et les inégalités entre ces derniers ». La déclaration jette l’opprobre sur le modèle agro-exportateur, sur l’expansion des monocultures qui provoquent la destruction massive de la nature. Selon les participantes et participants au sommet, l’essor des agrocombustibles ne fait que renforcer la consommation des pays industrialisés et détruire un peu plus les écosystèmes des pays du Sud, ce qui provoque des changements climatiques et des risques de catastrophes naturelles. Les activistes et organisations condamnent également la signature du traité de libre commerce entre le MERCOSUR et Israël et demandent le retrait des troupes de la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah). Plus loin, la déclaration proclame « que l’intégration des peuples implique de considérer les différences comme une expression de la diversité culturelle et qu’à travers la complémentarité et la solidarité mutuelle se constituent de meilleures conditions de vie pour chacun ». L’intégration, que souhaitent les participantes et participants au sommet des peuples du Sud, requiert « l’inclusion de la diversité des sujets sociaux et culturels basés sur la reconnaissance des territoires et des peuples par delà les frontières ». La Zone de libre échange des AmériquesL’idée de cette zone a été lancée en juin 1990 par le président George Bush. Et l’enjeu est de taille pour Washington : 800 millions d’habitants, 40% du PIB mondial et 20% du commerce de la planète. L’objectif : établir des règles multilatérales qui assurent la libre circulation des marchandises et des capitaux de l’Alaska à la Terre de feu, mais, contrairement au Mercosur, pas celle des travailleurs et sans mécanismes qui permettent d’atténuer les impacts économiques ou sociaux négatifs. Il s’agit, entre autres, d’abolir les traitements préférentiels et de protéger les investissements. Le projet prévoit l’établissement d’une Cour d’arbitrage, donnant la possibilité à des entreprises d’assigner les États en justice et de demander des indemnisations, si des mesures légales (y compris des mesures sociales et écologiques) augmentent leurs coûts de production. Impulsés par les Etats-Unis d’Amérique, ces accords prétendraient parvenir à contrôler les économies de tous les pays du continent. Et, comme il est d’usage dans ce genre d’accord, ni les parlements et encore moins les sociétés civiles n’ont leur mot à dire dans la négociation des accords. L’Alliance sociale continentale et la Campagne continentale contre la ZLEACet enjeu a donné naissance à l’Alliance sociale continentale (ASC), à partir de la représentation qu’une autre Amérique est possible. C’est de là qu’est née l’idée de mettre sur pied une Campagne continentale contre la ZLEA, expression concrète de l’articulation des forces et actions de lutte contre cet accord, et de proposer la construction de modèles alternatifs d’intégration continentale fondés sur des principes de démocratie, d’égalité, de solidarité, du respect de l’environnement et des droits humains. Cette idée a été récupérée par une série de réseaux et de coordinations sociales et par des événements, tels que les deux rencontres continentales contre la ZLEA célébrées à la Havane en novembre 2001 et en novembre 2002 et dans différentes villes sud américaines depuis. La dernière ayant eu lieu ce 17 décembre en Uruguay. Pour aller plus loin :
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