A cette occasion, une pétition ayant pour but de retarder l’expulsion de tout un immeuble avait connu un grand succès. La police n’avait pas pu intervenir du fait notamment de la présence de nombreuses personnes extérieures à l’occupation (nombreux habitants du quartier, squatteurs, militants). L’expulsion avait été officiellement repoussée au 7 décembre. Mais le 27 novembre dernier, à 6h du matin et dans la plus grande discrétion, pour éviter d’alerter les voisins, la police a expulsé les habitants squatteurs qui luttaient depuis presque 7 ans. Cependant, ces derniers avaient eu vent de l’intervention imminente de la police et bouché l’accès aux chambres par l’escalier principal.

Mais, malgré la bonne entente avec les voisins de l’immeuble adjacent, il est vraisemblable que l’un d’eux s’est fait complice des policiers... En effet, à 6h du matin, les policiers sont montés par l’immeuble d’à côté et ont cassé la paroi pour parvenir aux chambres occupées par les jeunes,endormis à cette heure là. Les policiers ont procédé à l’expulsion en prenant soin de fermer les volets, afin que personne de l’extérieur ne puisse se rendre compte de ce qui se passait..., et n’ont pas hésité à user de violence comme s’il s’agissait d’une vengeance personnelle ! La mairie a, paraît-il l’intention de ne pas tout détruire ; c’est-à-dire de rénover la façade et de refaire tout l’intérieur pour y installer plusieurs "loft" aux loyers exorbitants.

C’est donc la fin d’une des nombreuses luttes de las Okupas. Les habitants squatteurs s’y étaient malgré tout préparés. Expulsés, la plupart des jeunes sont repartis dans divers squatts (les loyers étant toujours aussi chers et difficilement accessibles).

C’est apparemment la fin d’une lutte importante et longue. Apparemment, si l’on ne voit que l’expulsion, tout est fini, ce beau combat est perdu. Mais c’est oublier que les luttes sont aussi des écoles où on apprend beaucoup, la solidarité notamment, où on prend conscience des réalités sociales. Les jeunes squatteurs ne sont pas abattus et la réalité de la violence des projets urbains a été rendue visible grâce aux luttes, aux pétitions, aux réunions publiques, ils vont continuer à se battre et nous avec eux .